Les voyages d'Antoine

Les voyages d'Antoine

Récits d'une vie vagabonde, par monts et par vaux et leurs environs, à pieds, à vélo, en train ou en esprit. Rédigé par un bon vivant au mauvais esprit libre, curieux et frappeur....

Publié le par Antoine Vagabond du Rail
Publié dans : #images, #matériel, #éco-tour 2018
3 sacs, 3 ambiances.

Et oui, encore un blog de voyageur qui va vous parler de « matos de rando ».

Aller, ce n’est pas si inintéressant..... Prenez-le comme la réponse à « tonton Tonio, qu’est-ce qu’il y a sous ton grand sac à dos » :-)

Il y a tout ce qui rend possible les aventures que je vous raconte.

Vraie gageure de préparer un sac à dos pour un tour du monde durant lequel on se propose de dormir et vivre dehors, en nature y compris, par tous les temps et sur une longue période.

Il faut en premier lieu borner les conditions climatiques et les milieux naturels dans lesquels on va évoluer (je reviendrai dans un futur article sur la façon de faire ce choix des limites qu’on s’impose, on ne se lance pas comme ça par -25°C). Cela conditionne les types et niveaux de performance de matériels à prendre.

Une fois cela fait, c’est d’abord un travail de dépouillement pour déterminer, par ordre de nécessité et d’apparition, ce qui est vital, indispensable, « vraiment » utile, du petit confort essentiel propre à rendre supportable un aussi long voyage, du superflu tout aussi essentiel en fin de compte. N’y voyez pas une volonté d’ascèse, l’idée est avant tout de ne rien oublier de critique et de porter le moins lourd possible, mais c’est une conséquence intéressante.

Un véritable crash test ensuite, il faut que ça tienne sur la durée et que cela fasse ce qu’on veut, voir un peu plus pour avoir une marge de sécurité dans certains cas extrêmes.

Une fois tout choisi, doit-on tout acheter à l’avance, sur place, n’avoir qu’un sac pour toutes les conditions quitte à limiter la plage des milieux dans lesquels on peut évoluer ou à être un peu inconfort dans certains cas,......

Un nombre de combinaisons infinies que je ne discuterai pas une à une rassurez-vous. Mais sachez qu’on voit de tout !! J’ai déjà croisé des gens s’interdisant les conditions difficiles pour n’avoir qu’un sac raisonnable, d’autres acceptant, comme j’ai pu le faire, d’avoir très chaud en climats tempérés pour pouvoir descendre assez bas, ça impose malheureusement un portage assez lourd par temps cléments tout le barda thermique restant dans le sac où il peut s’abîmer à rester compacté longtemps, d’autres encore partant avec un ensemble moyen et achetant sur place le matériel plus spécifique, mais je crois que c’est une fausse bonne idée, chronophage sur place, chère et pas toujours efficace.

Pour la lisibilité du récit, par commodité, et par égocentrisme, je vais me contenter de vous proposer les solutions retenues pour ce tour du monde.

3 sacs, 3 ambiances.

J’ai choisi de tout acheter à l’avance, parce que j’avais déjà pas mal de choses de mes voyages précédents et dans la même optique souhaitais acquérir des compléments durables sur le long terme, pour avoir le temps de sélectionner avec soin du matériel se pliant parfaitement à mes besoins avec des revendeurs que je connais et dans des marques que je maîtrise. Acheter bien, pour longtemps, des choses pertinantes et qualitatives auprès de gens en qui j’ai confiance. Ce n’est pas qu’une posture de bons principes, quoique cela me plaise bien évidement, mais aussi un intérêt bien compris. Être sûr d’avoir bien choisi, d’avoir un bon suivi, de ne rien oublier et ça fait de pouvoir me consacrer pleinement à mon projet.

La logistique liée au tandem et son expédition d’une étape à l’autre - c’est d’ailleurs l’un des enjeux « éco » de ce tour du monde, montrer qu’on peut mettre en place une logistique pour des projets « lourds » sans polluer excessivement - a réglé d’emblée la question, je pourrai, et devrai pour le tandem, échanger du matériel et donc adapter mon sac ou mes sacoches, le matériel en dehors de celui propre au cycle étant le même dans les 2 configurations, aux conditions. Combiné à l’expérience que j’ai acquise ça ouvre des perspectives pour aller assez loin dans les possibilités et l’engagement.

Allons-y gaiement donc !! Je pars sur 3 sacs, en gros, il y aura sans doute des variantes. Climats très froids, mi-saison à froid, et été, les variantes se faisant pour les déserts chauds la journée et frais la nuit avec un renfort pour l’hydratation.

Très froid, de -7°C à -30°C, en dessous c’est un autre monde, celui du polaire que je ne sais pas encore aborder et qui nécessite un tout autre équipement. Sac de 15 à 18 kilos, les équipements thermiques et spécifiques neige et glace, pelle, crampons, hachette car pas de petit bois ne reste que les grosses sections, combustible éventuel,.... augmentant sérieusement le poids.

Mi-saison à froid, de 15°C à -7°C, le monde du tempéré. Sac de 12 à 15 kilos, thermique moins lourds et moins d’équipements extrêmes, réchaud à bois plus léger.

Été, plus de 15°C, il fait chaud. Sac de 9 à 12 kilos, garder du thermique léger tout de même, problématique des insectes, variantes tarp avec ou sans hammac envisageables.

Variantes déserts, température très variable, un autre monde de l’extrême. Sac de 12 à 15 kilos, l’écart de température jour nuit impose un sac de couchage plus mi-saison à froid et le besoin en eau une capacité de transport nettement plus grande, problème de combustible pour les réchauds partir sur gaz ou essence, le sable peut aussi représenter un souci, protections, sardines de tentes...

Les poids de sacs sont donnés sur la base de tout le matériel emmené y compris ce que je porte sur moi, incluant mes équipements urbains et de confort longue durée draps, oreiller, toilette,.... poids du sac compris, sauf dans le cas du tandem qui sera discuté à part équipements spécifiques cycle et pour 2, idem pour le chien, hors nourriture et eau, et avec un minimum de combustible dans les configurations où c’est nécessaire d’en emporter. Le poids net égoûté du randonneur en somme.

3 sacs, 3 ambiances.3 sacs, 3 ambiances.3 sacs, 3 ambiances.

Les sacs de couchage et tapis de sol, pompeusement regroupés sous le nom de « systèmes de couchage », jargonnons un peu, les systèmes de couchage donc, sont la meilleure illustration que j’ai trouvé de ces différents paquetages.

La différence entre les 3 est spectaculaire et immédiatement parlante à les regarder.

Un sac volumineux et lourd pour le grand froid, versus, un sac léger et peu encombrant pour l’été. À noter qu’ils sont grosso modo tous faits des mêmes matériaux, de la plûme et du pertex, ce qui rend le coup d’oeil d’autant plus pertinant.

Les photos les présentent sous leur forme de transport, prêt à être jetés dans le sac à dos, sacs de couchage d’un côté, tapis de sol de l’autre, les 2 réunis au milieu. Différences très nettes n’est-ce pas, de plus de 15 litres à 2 litres pour respectivement plus de 2 kilos à environ 500 grammes.

Les jeter dans le sac à dos, c’est vite dit, avec 80 litres de volume de sac à dos pour soi seul ou 140 litres de sacoches à se partager à 2 ça relève souvent du tetris pour remplir et du mikado pour récupérer.

Les niveaux de difficultés suivent. En été, il y a de la place, les 2 litres sont faciles à caser, en grand froid ça se bouscule, 15 litres, en plus du reste, pelle à neige, sardines, hachette, doudoune...... un vrai casse-tête.

3 sacs, 3 ambiances.

Détaillons les systèmes de couchage en commençant par les tapis de sol.

Sur la photo, du plus grand au plus petit, respectivement du grand froid à l’été.

Ceux de grand froid et mi-saison à froid sont tout à fait similaires. Même isolation par rapport au sol. Seule différence, et elle est de taille dans l’usage, la surface du tapis pour grand froid est beaucoup plus grande. Isoler plus de choses du sol, comme des vêtements gardés au chaud dans le sac de couchage, ne surtout pas mettre un pied ou une main au contact du sol en particulier lors d’une nuit sur glace vive, autant de nécessités qui justifient cette différence.

Le tapis pour l’été est lui très particulier et assez extraordinaire. C’est un vrai objet fakiriste, c’est-à-dire futuriste et pour fakir. Avec ma manie de ne pas regarder les photos avant d’acheter à distance, j’ai eu franchement peur quand je l’ai reçu il faut bien l’avouer. J’étais prévenu pourtant, à l’oral et même à l’écrit, « c’est un concept révolutionnaire », mais quand-même, une protection du sol ajourée ça étonne.

À l’essai, c’est très performant pour dormir sur sol peu froid, avec un sac à garniture isolante dans le dos bien sûr, le garnissage gonflant comble le vide entre le corps du dormeur et le sol laissé par le tapis et assure l’isolation. Et extrêmement confortable, sauf si vous posez le tapis pile avec une grosse pierre pointue au milieu d’une partie vide bande de farfadets farceurs, il faut l’installer comme un tapis normal. Toutes choses que je ne donnais pas gagnantes à priori.

3 sacs, 3 ambiances.

Avec les sacs de couchage sur les tapis de sol, voit-on tout de suite à quoi chaque système est destiné ? Peut-être pas, le sac de couchage mi-saison à froid, au milieu sur la photo, est-il un peu déroutant.

Il n’a pas de capuche à la différence des 2 autres, et, on ne peut pas le voir sur l’image, pas de garnissage au dos. Ce qui le rend inutilisable avec le tapis de sol d’été par exemple. Pourtant, c’est bel et bien un sac prévu pour les conditions fraîches.

Son emploi est plus technique que les 2 autres, quoique, dormir par grand froid nécessite des compétences techniques, disons qu’il procède d’une approche différente. L’absence de capuche et de garnissage au dos, en partant du principe que l’une est compensable par du matériel déjà pris pour la journée et l’autre inutile puisqu’écrasé par le poids du dormeur sur un tapis de sol, limitent grandement le poids par rapport à un équivalent traditionnel et le sac s’utilise avec en complément une couche thermique, bonnet et/ou polaire ou doudoune à capuche, de journée et un tapis de sol isolant sur toute la surface. En jouant sur ces 2 paramètres, en sélectionnant un tapis très isolant et une doudoune légère à capuche doublée d’un bonnet voir d’une cagoule avec pourquoi pas un pantalon thermique, il permet de descendre assez bas en température.

Paradoxalement, ses limites apparentes le rendent très polyvalent  pour un poids minimum en fonction des matériels connexes retenus. Cependant, ce n’est pas toujours une solution agréable à long terme, conserver des vêtements de jour y compris la nuit peut devenir peu confortable et nettement odorant.

À contrario, on peut se demander pourquoi une capuche sur un sac de couchage d’été. Elle évite d’utiliser et emporter une couche thermique légère pour la tête inutile de jour, et protège de l’humidité, on ne va tout de même pas dormir avec sa veste déperlante.

Le sac grand froid fait tout bonnement rêver pour affronter l’hiver.

Ah..... 3 vrais bons lits. Ça donne envie d’aller dormir dehors.

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